Aaah le bonheur et le bien-être au travail ... vaste sujet.
Beaucoup de penseurs comme Diderot et Épicure, ont essayé de définir ce concept et d'apporter quelques préceptes. "Sommes-nous heureux?", cette question aux aspects philosophiques se fait de plus en plus présente dans notre société et notamment dans le travail.
En juillet dernier, nous vous parlions d'entreprendre à la campagne pour améliorer ses conditions de travail. Aujourd'hui, l'équipe webportage a jugé utile de vous parler du bonheur et de bien-être au travail ...
Définition : Vers le bien-être au travail
Le Larousse Encyclopédie définit le bonheur comme "un état de complète satisfaction, de plénitude". Il est donc important de le différencier de la notion "d'épanouissement", qui elle est passagère. Le concept de bonheur au travail doit être utilisé avec prudence, car cela sous-entendrait que l'on peut diviser le bonheur en plusieurs compartiments de notre vie. Ce qui irait à l'encontre de la définition initiale du bonheur.
Peut-être est-il préférable de parler de "bien-être au travail" ?
Eviter le point de rupture et "burn-out"
Dans un monde où tout va plus vite et où les évolutions s'enchaînent dans tous les domaines, les salariés doivent faire preuve de rapidité, d'agilité, de mobilité et d'efficacité. Ce qui, avec le temps, peut engendrer du stress. D'ailleurs, selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la France est le 3 ème pays qui compte le plus de dépressions liées au travail. De plus, le stress toucherait environ 4 salariés sur 10.
Le "burn-out" (ou épuisement professionnel), lui, est de plus en plus présent dans les entreprises. Il touche notamment les professions intermédiaires :
Les cadres et managers à 56%,
Les femmes à 53%,
Et les salariés entre 45 et 54 ans à 53%.
Une des conséquences de ce phénomène serait une augmentation des arrêts maladie. D'après le baromètre 2015 de l'assureur Malakoff Médéric, l'organisation du travail serait en cause.
1 employé français sur 3 s'est arrêté de travailler au moins une fois en 2012.
Ces absences réunies représentent en moyenne 18,1 jours d'arrêt annuel pour un employé français.
Pour expliquer cela, les salariés pointent la qualité de vie au travail, près d'un tiers en sont "insatisfaits".
Une étude Ipsos-Endered de 2014 montre qu'en France :
38% des salariés rechignent à la tâche à cause des conditions de travail. Elles englobent le manque de reconnaissance et de liberté d'initiative avant même la rémunération. Un résultat qui se confirme davantage avec la génération Y.
Qu'en dit la loi ?
La qualité de vie au travail (ou "QVT") est prise au sérieux par certaines société, mais aussi par les pouvoirs publics.
D'abord, le bien-être au travail est une obligation légale inscrite dans le Code du Travail (art. L4121-1) : "Pèse sur tout employeur l'obligation d'assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de ses salariés".
En 2010, le Gouvernement commandait un rapport sur le bien-être au travail. Celui-ci intégrait le "critère humain" pour évaluer les performances globales des entreprises.
D'autre part, la Loi Rebsamen, sur le dialogue social, renforce la protection de la santé des salariés. Ainsi, l'employeur devra assurer une évaluation et un suivi régulier de la charge de travail du salarié, et de l'articulation entre son activité professionnelle et sa vie privée.
A partir du 1 er janvier 2017, la négociation annuelle obligatoire sur l'égalité entre les femmes et les hommes et la qualité de vie au travail, portera sur le droit à la déconnexion du salarié et la mise en place de dispositifs de régulation des outils numériques afin d'assurer le respect des temps de repos, de congés et de vie personnelle.
C'est dans ce but que, l'Institut National de Recherche et de Sécurité ou l'Agence Nationale pour l'Amélioration des Condition de Travail, travaillent. Par exemple, elles proposent de valoriser et diffuser les bonnes pratiques, avec des textes comme l'Accord National Interprofessionnel et le Plan Santé au Travail 2016-2020.
Par conséquent, on peut en déduire que l'enjeu majeur est de promouvoir réellement le bien-être et la santé aux sens large. Un enjeu loin d'être négligeable pour les entreprises.
Pour éviter le point de rupture à leurs salariés, des entreprises mettent en place des mesures en interne.
Des règles de bon fonctionnement : Avec la suppression totale des emails internes, remplacés par des réseaux sociaux internes (exemple de la société Atos Origin), pour éviter le traumatisme du flux continu des courriels. Mais aussi la fermeture des serveurs à partir d'une certaine heure pour respecter le temps de vie personnel ou encore l'interdiction de planifier des réunions après 16h.
Une liberté d'organisation du temps : Moyennant le lancement du "flexitime", l'encouragement au télétravail ou encore un compteur illimité de congés afin que le collaborateur puisse organiser lui-même son temps, de façon autonome.
L'approche Service client : La mise en place de formations des cadres dont l'objectif est de se mettre "au service" de leurs équipes, la création d'enquêtes de satisfaction auprès des salariés pour évaluer l'entreprise ... Les collaborateurs deviennent un "client" que l'on cherche à satisfaire.
Un cadre de travail ludique et reposant : L'implantation de lieux pour la détente avec des équipement de sport, instruments de musique, salles de jeux ou de sieste ... Et la création de rendez-vous hebdomadaires : Coiffeur, masseur, ou professeur de yoga.
Mise à disposition de services pour faciliter le quotidien : La mise à disposition d'une crèche au sein de l'entreprise et la création de conciergerie avec notamment des services de pressing ou de "pet-sitters".
Par ailleurs, les ressources humaines suivent ...
Il est indéniable que les ressources humaines et le bien-être au travail sont très fortement liés. Certains Directeurs/trices des Ressources Humaines évoluent en même temps que ces nouvelles questions se posent. L'objectif est de replacer leur métier dans un rôle de "développeur de patrimoine humain" plutôt que dans celui de "gestionnaire de Ressources Humaines". Comment ? En mettant en place une culture positive, avec au centre les préoccupations de l'humain et la notion d'équipe. C'est ainsi que l'on va remplacer le titre de Directeur/trice des Ressources Humaines par celui de Chief Happiness Officier, que l'on peut traduire par le Responsable en Chef du Bonheur !
Et le portage salarial compte de plus en plus de coaches et consultants bien-être
Prenons le cas du portage salarial, il est aussi impacté par ces questions de bien-être au travail. Chez webportage on voit le champ de compétences de certains consultants en RH ou en Relation client s'étoffer, grâce notamment à la formation en portage salarial. C'est ainsi que l'on voit se développer les métiers de coach bien-être ou de consultant en développement personnel. Par ailleurs, ces indépendants peuvent intervenir en entreprise pour accompagner la démarche de bien-être au travail.
Pour prendre un exemple, nous vous invitons à découvrir le portrait haut en couleurs de Valérie Monot, Consultante en Relation Client et coach bien-être.
C'est pourquoi, travail en indépendant et bien-être sont compatibles
10 principes à appliquer et 10 principes à éviter
En exerçant son activité, un freelance peut souffrir des mêmes maux qu'un salarié "traditionnel". C'est pourquoi nous avons répertorié les consignes de Philippe LAURENT, coach et spécialiste du bonheur au travail, à mettre en oeuvre pour être plus heureux et serein dans son travail.
A appliquer
Etre présent à 100% dans ce que l'on fait : Pour gagner en efficacité, augmenter sa créativité et son savoir-faire ;
Avoir la volonté de bien faire : Afin d'être satisfait de son travail et développer son expertise ;
Donner du sens à ce que l'on fait : En particulier pour augmenter la motivation et le sentiment d'utilité ;
Essayer d'aimer ce que l'on fait : Pour ne jamais regretter de donner le meilleur de soi ;
Apprécier les personnes avec lesquelles on travaille : Pour avoir l'esprit tranquille et ne pas gaspiller son temps dans les conflits ;
Faire le point sur ses projets : Afin d'améliorer la gestion des priorités ;
Commencer par ce qui est le plus pénible : Pour faire baisser la pression des délais et passer moins de temps à penser aux tâches qui plaisent le moins ;
Prendre le temps de respirer : Ce qui permet de relativiser le travail par rapport à la vie ;
En fin de journée, relever systématiquement un point de satisfaction : Afin de retrouver sa sphère privée dans un état d'esprit serein ;
Ecouter pour comprendre, non pas pour répondre : Permet d'enrichir le débat et de s'enrichir soi-même en respectant son interlocuteur.
A éviter
Ne pas chercher à imposer son point de vue : De sorte qu'aucune synergie négative ne soit créée ;
Eviter de se comparer aux autres : Afin de ne pas s'apitoyer sur son sort et ne pas ressentir d'amertume ;
Se détourner de la critique : Car elle crée la démobilisation et se répand rapidement au sein d'une équipe ;
S'abstenir d'imaginer un futur pire ou meilleur : Il vaut mieux consacrer du temps à le construire !
Aucun regret ni de nostalgie : Pour avancer paisiblement et avec motivation ;
Eviter la culpabilisation autour de ses échecs : Faire un bilan, en tirer des leçons et passer à la suite ;
Rien n'est impossible, il suffit de se faire confiance : Et d'accorder sa confiance à ceux qui nous font confiance ;
Fuir l'agitation et l'éparpillement : Rester concentré sur ce qui est le plus important ;
Ne pas rejeter la faute sur les membres de son équipe : Prendre sa part de responsabilité et avancer ;
Empêcher le surmenage : Ne pas s'épuiser et garder du temps pour se ressourcer.
Zen attitude
La prise de conscience doit se faire graduellement. Le bien-être et le bonheur sont propres à chacun, il n'y a donc pas de solution miracle. Tout d'abord en identifiant ce qui vient troubler l'environnement de travail puis en listant les attitudes à adopter pour y palier.
Montaigne a dit : "Notre grand et glorieux chef-d'oeuvre, n'est-il pas de vivre à propos ?".
D'après le philosophe il s'agit de, relativiser, se calmer et se conduire de façon appropriée et modérée à chaque occasion ... Finalement, le bonheur ne commence-t-il pas par là ? Qu'en pensez-vous ? Quelles sont, pour vous, les meilleures façons de cultiver le bonheur au travail ?
Dites nous tout, car il est vrai qu'apprendre de nos lecteurs nous rend ... heureux !
NB : D'ailleurs, en parlant de bonheur, nous vous donnons rendez-vous chaque mercredi sur les réseaux sociaux pour découvrir et partager nos #~HappyMoments !